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La fonction de coordonnateur de la gestion des risques associés aux soins en établissement de santé est prévue par le décret n°2010-1408 du 12 novembre 2010 relatif à la lutte contre les événements indésirables associés aux soins dans les établissements de santé (1). Des précisions sur ses missions figurent dans la circulaire d’application n° DGOS/PF2/2011/416 du 18 novembre 2011 en annexe I et annexe II (2). Elles sont présentées dans ce diaporama téléchargeable en bas de page.
L’objectif initial de cette fonction était de répondre aux limites de l’organisation « en silo » de la gestion des différents domaines de risques associés aux soins qui prévalait jusqu’alors.
Plus de dix ans après la parution de cette circulaire, devant l’étendue des missions, le manque de ressources pour y faire face, la spécificité des compétences nécessaires, beaucoup de coordonnateurs de la gestion des risques associés aux soins, en place ou au moment de leur prise de poste, s’interrogent sur : quelle place à défendre ? comment faire pour tout faire ? quels outils existent déjà sur lesquels s’appuyer ? de quoi avons-nous besoin ?
Ces questions ont fait l’objet de discussions et de débats au sein de la Communauté de pratiques Management de la gestion des risques associés aux soins de la structure régionale d’appui à la qualité et la sécurité des soins des Pays de la Loire, QualiREL Santé. Ces questionnements sont d’ailleurs repris en novembre 2023 dans les actions de la feuille de route « Sécurité des patients et des résidents » publiée par la Direction Générale de l’Offre de Soins (3). L’axe 3 de cette feuille de route, Améliorer la capitalisation sur les retours d’expérience, comporte une action intitulée « clarifier le positionnement et les compétences attendues en matière de coordonnateurs de la gestion des risques associés aux soins ». Cet axe est coordonné par Catherine Pourin et Noémie Terrien (FORAP) pour le compte du Comité de Pilotage National de cette feuille de route.
Ce chapitre a pour objectif de fournir des points de repères pour :
- les managers de haut niveau des établissements de santé, afin de les aider à prendre les meilleures décisions pour bien s’entourer et développer au mieux la démarche qualité et gestion des risques dans leur établissement,
- les coordonnateurs de la gestion des risques associés aux soins (COGRAS), afin de les aider à appréhender le contexte de l’établissement lors de leur prise de poste, et de les aider à prendre et à assurer au mieux leurs fonctions.
Au sein de la COP, les principes suivants ont semblé incontournables à considérer pour assurer la coordination de la gestion des risques associés aux soins (GDRAS). Ils sont bien évidemment en étroite relation les uns et les autres :
- Assurer un leadership médico-soignant,
- Evoluer dans une dynamique d’équipe et de partage des compétences,
- S’appuyer sur les structures et organisations existantes,
- Avoir une position garantissant transversalité, indépendance et transparence.
Pour chacun de ces principes, les aspects à envisager, les besoins qui s’y rapportent, et les ressources sur lesquelles s’appuyer ont été discutés.
Assurer un leadership médico-soignant en sécurité des soins
Il est bien précisé dans les missions réglementaires (circulaire du 18/11/2011)(1) du coordonnateur de la gestion des risques associés aux soins que celui-ci apportait un appui stratégique au président de la CME, en matière d’amélioration continue de la qualité et de la sécurité des soins. Pour ce faire, il est important qu’il ait les clefs pour comprendre le système et la culture de sécurité des soins de l’établissement dans lequel il exerce. En la matière, toutes les ressources citées dans la partie précédente (Le leadership en sécurité des soins : Et vous, vous en êtes où ?) vont lui être utiles (Les principes de leadership en sécurité, l’essentiel de la culture sécurité, le référentiel de certification des établissements de santé) (4,5,6), ainsi que les guides et documents concernant la mesure et l’analyse des résultats des mesures de la culture de sécurité des soins.
Pour mieux assurer ce leadership médico soignant en sécurité des soins, la position dans la structure du coordonnateur est importante ainsi que son profil. Les profils médico-soignants ont l’avantage d’apporter la valeur ajoutée du regard médical et soignant. Mais surtout, le profil du coordonnateur doit lui permettre d’assoir sa légitimité. Avoir bénéficié d’une formation en gestion des risques peut contribuer à cette légitimité. Avoir des compétences techniques sur les méthodes et outils en gestion des risques associés aux soins, et des compétences non techniques relatives à la posture de leader et de facilitateur (être en capacité d’initier des projets, d’impulser sans faire à la place de…) peut également contribuer à assoir sa légitimité. Le guide EasyREX et les ateliers dispensés par QualiREL Santé sont un des moyens pour développer des compétences dans le domaine.
Afin d’apporter au mieux conseil et expertise méthodologique à la CME pour l’élaboration du programme d’actions d’amélioration de la qualité, il est important que le coordonnateur de la GDRAS ait la reconnaissance de la CME : depuis la mise en application du décret du 27 mai 2021, le coordonnateur de la gestion des risques associés aux soins fait partie de la CME, avec voix consultative.
Enfin, le coordonnateur de la gestion des risques associés aux soins doit également pouvoir alerter et éclairer directement le directeur général de toute problématique pouvant impacter la sécurité des patients.
Evoluer dans une dynamique d’équipe et de partage des compétences et s’appuyer sur les structures et organisations existantes
La fonction de coordonnateur de la GDRAS est relativement récente. De fait, sa fonction se « rajoute » a une organisation déjà existante, avec des compétences et des fonctionnements. Il est donc important lors de la prise de poste d’être au clair sur l’organigramme déjà existant et la place de chacun, de faire un état des lieux des compétences pour répartir les rôles et les missions, et de faire un état des lieux des structures et organisations existantes. Il est précisé dans les textes règlementaires que «il peut faire appel à des structures dont l’expertise est reconnue, interne ou externe à l’établissement » ; QualiREL Santé, désignée Structure Régionale d’Appui à la Qualité des Soins et la Sécurité des Patients en région fait partie de ces structures en Pays de la Loire.
Si le périmètre des missions du coordonnateur de la gestion des risques associés aux soins peut faire encore l’objet de débats aujourd’hui, c’est que sa prise de fonction s’inscrit toujours dans une organisation déjà existante, notamment dans un système de management de la qualité (voire de la sécurité) déjà structuré (avec des comités déjà existants par exemple).
Ainsi, il n’existe pas a priori de bon ou de mauvais modèles d’organisation, mais il est nécessaire de se caler sur l’existant pour répartir les rôles et responsabilités complémentaires pour assurer cette fonction de coordination de la gestion des risques cliniques au sein de l’établissement.
Le guide HAS Mettre en œuvre la gestion des risques associés aux soins en établissement de santé, dans sa partie 3 (7), fourni des outils et des questionnements intéressants à investiguer dès lors que l’on démarre cette fonction de coordination.
Par exemple :
- Quels sont les méthodes et outils déjà utilisés et maîtrisés en routine au sein de l’établissement (peut-on bâtir sur un existant, et si oui, lequel ?) ?
- Quels sont les méthodes et outils que l’on pourrait utiliser rapidement compte tenu des problèmes à traiter, des compétences disponibles et de l’acceptabilité du terrain (temps disponible des acteurs à mobiliser, ressources, formations à effectuer) ?
- Les professionnels devant s’approprier ces méthodes et outils sont-ils identifiés ?
- Des savoir-faire reconnus, par exemple issus de la gestion des risques professionnels, transposables à la gestion des risques associés aux soins, sont-ils disponibles au sein de l’établissement ?
- Le dispositif de gestion des risques associés aux soins est-il formalisé ? Est-il connu ?
- Les structures et personnes ressources ont-elles une vision claire de leurs contributions respectives au dispositif ?
- L’information en matière d’organisation de la gestion des risques associés aux soins est-elle disponible ?
- Une sensibilisation des nouveaux arrivants (y compris des personnels intérimaires) est-elle mise en œuvre ?
- Les groupes de travail chargés de chaque domaine de gestion des risques disposent-ils d’une feuille de route claire et des moyens nécessaires à leurs missions (compétences, temps, secrétariat, etc.) ?
- Les professionnels concernés sont-ils formés pour l’utilisation des méthodes et outils retenus ?
- Les indicateurs de risques retenus par chaque commission sont-ils validés et mis en œuvre ?
- Des actions sont-elles engagées pour l’accompagnement des équipes au sein des unités de soins en matière de culture et de bonnes pratiques de sécurité ?
- Les modalités de l’alerte interne sont-elles définies ?
La fiche 5 « Etat des lieux en gestion des risques (approche par domaine de risques) » permet de recenser tous les domaines de risques identifiés dans l’établissement, les personnes en charge, les objectifs, les informations attendues de façon à faciliter la communication et le travail en réseau (7). Elle a été travaillée en format Excel au sein de la COP et est téléchargeable en bas de page.
Avoir une position garantissant transversalité, indépendance et transparence
Il est également précisé dans les textes réglementaires que « son positionnement dans la structure est un enjeu important pour le succès de la démarche » ; « le coordonnateur de la gestion des risques associés aux soins est positionné de manière à ce que ses interfaces avec l’encadrement, les experts cités ci-après et l’ensemble des professionnels de santé soient optimisées ». L’indépendance et la transparence sont nécessaires pour la fonction d’alerte de l’instance de pilotage des risques sur les niveaux de risques jugés inacceptables.
La pluralité des conditions d’exercice de cette fonction de coordonnateur de la GDRAS a été soulignée par les membres de la COP. En effet, selon la taille de l’établissement, le coordonnateur peut être multi casquette et assurer aussi le management de la qualité de la prise en charge médicamenteuse et la lutte contre les infections nosocomiales (établissement de taille modérée), ou bien être confronté à la complexité de la communication dans les grosses structures.
Enfin, il a été souligné que la coordination de la GDRAS, ce n’était pas seulement la gestion des événements indésirables associés aux soins, et qu’il importait de sanctuariser du temps dans l’agenda pour d’autres projets.
Un point particulier de vigilance a porté sur l’identification de temps dédié, ou d’une volumétrie horaire définie, pour la fonction de coordination.
La Communauté de pratiques a élaboré le schéma suivant reprenant les points clefs concernant le rôle et la place du coordonnateur de la GDRAS :
Tous ces éléments ainsi que les principaux textes réglementaires (1,2,6-9) sont résumés dans le support Place et rôle du coordonnateur de la GDRAS : points de repères.
Le guide HAS, dans sa partie 3 sur la fonction de coordination (7), précise le contexte règlementaire, les missions et les axes d’actions thématiques pour le coordonnateur de la gestion des risques associés aux soins. Il positionne ses missions en regard de celle de l’instance de pilotage, et précise les questions à se poser et les actions à mener. Sa lecture attentive est une aide précieuse lors de la prise de poste, ainsi que la réalisation de l’état des lieux en gestion des risques associés aux soins (A paraître). Les axes thématiques sont les suivants :
- Obtenir un consensus pour le partage de méthodes et outils validés,
- Définir le système d’information relatif à la gestion des risques associés aux soins,
- Rendre lisible le dispositif de gestion des risques associés aux soins,
- Organiser l’accompagnement des professionnels dans la mise en œuvre de la gestion des risques associés aux soins,
- Tracer les éléments d’identification des risques et les actions d’amélioration menées,
- Alerter l’instance de pilotage des risques sur des niveaux de risques jugés inacceptables.
Pour en savoir plus
Points de repères – Compétences en qualité et sécurité des soins : Comment bien vous entourer ?
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Cette rubrique sera alimentée des retours d’expérience issus des résultats de l’enquête nationale Etat des lieux de la fonction de coordonnateur de la gestion des risques associés aux soins en établissement de santé.
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- Décret n°2010-1408 du 12 novembre 2010 relatif à la lutte contre les événements indésirables associés aux soins dans les établissements de santé.
- Circulaire d’application n° DGOS/PF2/2011/416 du 18 novembre 2011 en annexe I et annexe II
- Ministère de la santé et de la prévention. Améliorer la sécurité des patients et des résidents. La feuille de route du ministère pour 2023-2025. https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/qualite-des-soins-et-pratiques/securite/article/ameliorer-la-securite-des-patients-et-des-residents-la-1ere-feuille-de-route
- ICSI. L’essentiel du leadership en sécurité. [Internet]. Institut pour une culture de sécurité industrielle; 2022 [cité 31 juill 2023]. Disponible sur: https://www.icsi-eu.org/publication/essentiel-leadership-securite
- L’essentiel de la culture de sécurité. [Internet]. Institut pour une culture de sécurité industrielle; 2017 [cité 31 juill 2023]. Disponible sur: https://www.icsi-eu.org/culture-securite
- Certification des établissements de santé pour la qualité des soins. Version 2024. [Internet]. Haute Autorité de Santé; 2023 [cité 6 février 2025]. Disponible sur : https://www.has-sante.fr/jcms/r_1495044/fr/mettre-en-oeuvre-la-certification-pour-la-qualite-des-soins
- La sécurité des patients. Mettre en oeuvre la gestion des risques associés aux soins en établissement de santé. Des concepts à la pratique. [Internet]. Haute Autorité de Santé; 2012 [cité 31 juill 2023]. Disponible sur: https://www.has-sante.fr/jcms/c_1239410/fr/mettre-en-oeuvre-la-gestion-des-risques-associes-aux-soins-en-etablissement-de-sante
- Michel P, Verheyde I, Chabloz C, Kret M. Dossier enquête : le coordonnateur de gestion des risques associés aux soins. Gestions hospitalières, décembre 2012 : 487-490.
- Michel P, Verheyde I, Chabloz C, Kret M. Coordonnateurs de gestion des risques associés aux soins : résultats de l’enquête FORAP. Revue Hospitalière de France, Novembre-décembre 2012 : 72-75.
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Pour en savoir plus :
Points de repères – Compétences en qualité et sécurité des soins : Comment bien vous entourer ?
Publications :
Outils :
Le leadership en sécurité : Et vous, vous en êtes où ?
État des lieux en gestion des risques associés aux soins. À paraître.
La Mission EIGS de QualiREL Santé
Cet espace est dédié aux actions de QualiREL Santé concernant les Evénements Indésirables Graves Associés aux Soins (EIGS). Ces évènements doivent faire l’objet d’une déclaration sur le portail national de signalement. QualiREL Santé vous accompagne dans la gestion de vos EIGS, de la déclaration à l’analyse, en passant par la communication au travers du retour d’expérience.
Cette section regroupe toutes les ressources et outils pour vous aider dans la gestion de vos évènements indésirables. Vous pouvez notamment solliciter la mission EIGS pour une demande d’appui à la déclaration et/ou l’analyse dans le cadre du signalement d’un EIGS en cours sur le portail national de signalement
Cet espace a aussi pour objectif de partager vos expériences autour des événements indésirables associés aux soins à un niveau régional, qu’ils soient soumis ou non à une obligation de déclaration sur le portail national, mais dont les enseignements ont une réelle portée pédagogique régionale.
Solliciter la Mission EIGS
Ressources et outils pour la gestion des évènements indésirables
Mise à jour : 24 mars 2025
Contexte
Suite à la survenue, au signalement et à l’analyse d’événement indésirable grave associés aux soins (EIGS) dans les structures de santé ligérienne, QualiREL Santé vous propose des fiches de retour d’expérience (fiches rex) afin de mutualiser les enseignements qui peuvent être retenus de ces analyses.
Ces fiches sont réalisées à partir des EIGS saisis sur le portail national de signalement ou d’EIAS porteurs d’enseignements, après accord de la structure concernée, ou peuvent être soumises directement à QualiREL par les structures.
Des fiches rex sont également élaborées à partir d’EIAS à l’occasion du challenge FORAP « Ensemble, agissons pour la sécurité des patients », mené depuis 2021.
Plus d’informations au sujet du Challenge sur la page dédiée.
Retrouvez les fiches rex des SRA d’autres régions sur le site de la FORAP : Cliquez ici !
Fiches thématiques
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Contention physique en milieu de soin (hors contexte psychiatrique)
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Le suicide en structures de santé
Fiches rex EIGS
Hospitalisation conventionnelle MCO
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Thrombopénie induite par l’héparine (TIH)
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Contention défaillante
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Hypoglycémie sévère
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Choc anaphylactique suite à une allergie alimentaire connue
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Erreur de patient et erreur d’administration médicamenteuse
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Problèmes de communication et défauts d’alerte
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Erreur de dilution de morphine et détresse respiratoire chez un nourrisson
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Surdosage en nalbuphine chez un enfant en SSPI
Hospitalisation à domicile
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Auto-administration du médicament et non-observance en HAD
Santé Mentale
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IMV d’une adolescente en retour de permission
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Effet indésirable à la loxapine et traçabilité des antécédents (Challenge 2023-2024)
Soins de suite et réadaptation / Soins de longue durée
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Erreur d’orientation et non-lever de doute
Secteur d’Hébergement personnes âgées
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Disparition inquiétante en EHPAD
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Transfert avec releveur mobile
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Chute en EHPAD
Secteur Handicap
A venir
Soins de santé primaires
A venir
Parcours Ville-Hôpital
A venir
Fiches rex EIAS
Hospitalisation conventionnelle MCO
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Interruptions de tâche et erreur d’administration médicamenteuse (Challenge 2021-2022)
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Transfusion sans contrôle ultime (Challenge 2021-2022)
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Chute d’un patient par dessus ses barrières de lit (Challenge 2021-2022)
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Erreur sur une spécialité à base de fer IV (Challenge 2022-2023)
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Erreur de côté pour une ALR (Challenge 2022-2023)
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Erreur de débit d’administration d’amitriptyline injectable (Challenge 2022-2023)
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Où sont passées les sangsues ? (Challenge 2023-2024)
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Presqu’erreur de côté pour une intervention chirurgicale de la cataracte chez un patient sourd et muet (Challenge 2023-2024)
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Surdosage en héparine et lever de doute (Challenge 2023-2024)
Hospitalisation à domicile
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Absence d’alerte à réception de résultats biologiques (Challenge 2021-2022)
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Surdosage de furosémide par erreur de débit de pompe à perfusion
Santé Mentale
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Double erreur pour une double dose de lithium (Challenge 2021-2022)
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Erreur de délivrance et d’administration de médicament
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Effet de routine et double dose de diurétique (Challenge 2022-2023)
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Erreur de rythme d’une injection retard (Challenge 2023-2024)
Soins de suite et réadaptation / Soins de longue durée
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Erreur d’administration en chambre double (Challenge 2021-2022)
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Défaut de lisibilité de la prescription de morphine (Challenge 2021-2022)
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Prise murale d’oxygène mal enclenchée (Challenge 2021-2022)
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Erreur d’identification d’ordonnance (Challenge 2021-2022)
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Erreur médicamenteuse en pédiatrie impliquant soignants et proches aidants (Challenge 2022-2023)
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Allergie alimentaire en pédiatrie (Challenge 2022-2023)
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Escarre sous une attelle (Challenge 2022-2023)
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Défaut d’approvisionnement en poche de dialyse (Challenge 2023-2024)
Secteur d’Hébergement personnes âgées
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Habitudes, interruptions de tâches et erreur de neuroleptique (Challenge 2022-2023)
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Erreur d’administration médicamenteuse suite à une erreur de dispensation (Challenge 2023-2024)
Secteur Handicap
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Surdosage de morphinique (Challenge 2023-2024)
Soins de santé primaires
A venir
Parcours Ville-Hôpital
A venir
Créé le 9 août 2017, modifié le 31 mars 2023
Contexte
Véritable fléau des organisations notamment lié à la transformation et l’intensification du travail, les interruptions de tâches (IT) n’épargnent pas le milieu des soins.
L’IT est définie par la Haute Autorité de Santé (HAS) comme un «arrêt inopiné, provisoire ou définitif d’une activité humaine. La raison est propre à l’opérateur, ou, au contraire, lui est externe. L’IT induit une rupture dans le déroulement de l’activité, une perturbation de la concentration de l’opérateur et une altération de la performance de l’acte. La réalisation éventuelle d’activités secondaires achève de contrarier la bonne marche de l’activité initiale.».
Evénement identifiable, dont la survenue est imprévisible et qui nuit au maintien de l’attention dans le cadre d’une tâche spécifique, l’IT est intrinsèque à la relation humaine et au travail en équipe. Nécessaire pour l’alerte et les interactions au sein des processus de soins, l’IT peut être perçue de façon différente en fonction des professionnels et du type d’activité. Les conséquences des IT sont largement démontrées sur la sécurité des soins : altération de la prise de décision, retard, oubli d’information, erreur humaine, charges mentale et psychique des professionnels. Renforcer le travail en équipe, pour permettre d’augmenter la performance, la satisfaction du travail et diminuer les omissions dans les soins, est un enjeu majeur de réflexion pour la gestion des IT évitables.
De nombreux retours d’expériences mettent en exergue les difficultés pour les équipes de soins de se saisir de la problématique. Aussi, QualiREL Santé a développé un accompagnement (= dispositif interventionnel) dans un objectif de structurer et pérenniser une démarche d’amélioration des interactions entre fonctions professionnelles portant sur la gestion des interruptions de tâches (IT). Ce dispositif intègre la dimension du travail en équipe et les interactions entre professionnels (interrupteurs et interrompus) au sein des processus de soins en secteur d’hospitalisation. Il a été testé et consolidé auprès de 3 équipes de la région Pays de la Loire courant 2018. Le périmètre est celui des équipes d’hospitalisation conventionnelle de médecine et/ou de chirurgie.
Dans ce contexte et compte-tenu des données disponibles dans la littérature, un dispositif interventionnel s’intéressant aux interactions entre professionnels d’une équipe améliorerait-il la gestion des IT et donc la sécurité des soins? Quelles seraient les caractéristiques d’évitabilité des IT au sein des secteurs d’hospitalisation? Quels en seraient les bénéfices sur le travail en équipe?
Le projet de recherche IMPACTT porte l’ambition de répondre à ces questions. Un financement de la Direction Générale de l’Offre de Soins, dans le cadre d’un PREPS, a été obtenu pour la période 2017 – 2021.
Objectif(s)
L’objectif principal du projet IMPACTT est de mesurer l’impact d’un dispositif interventionnel portant sur les interactions entre professionnels d’une équipe de soins, sur l’évolution des caractéristiques des IT dites évitables.
Des objectifs secondaires du projet IMPACTT sont :
- étudier l’impact du dispositif interventionnel sur les autres caractéristiques des IT (prévalence, évitabilité, durée, reprise de tâche),
- étudier les représentations portant sur les IT (professionnels).
La population cible est l’ensemble des personnes intervenant en unité d’hospitalisation conventionnelle de médecine et/ou de chirurgie sur la période de l’étude dans les établissements participants.
Ce projet identifiera les tâches et les activités à protéger des IT. Il permettra de sécuriser ses pratiques et enfin d’amorcer une réflexion sur le travail en équipe.
Public visé
- Secteur : Sanitaire
- Personnes : Directeurs, Encadrement, Médicaux, Paramédicaux, Référents qualité-risques, Représentants des usagers, Tous professionnels impliqués dans cette thématique
Pilotage
- TERRIEN Noémie – Tel : 02 40 84 69 30 – Mail : nterrien@qualirelsante.com
- TEIGNE Delphine – Tel : 02 40 84 69 30 – Mail : delphine.teigne@chu-nantes.fr
Contribution
Le projet est mené en collaboration avec le CPIAS et l’OMEDIT Pays de la Loire.
Partenariats
Méthodologie
L’intervention porte l’ambition d’évaluer et questionner les équipes sur le phénomène des IT dans leur fonctionnement et ainsi améliorer les interactions entre professionnels en faveur de la qualité et la sécurité de soins.
Les premières étapes du dispositif interventionnel s’articulent autour des termes : « identifier, comprendre, agir ». Une méthode observationnelle couplée à la passation d’un questionnaire va permettre d’identifier les IT et de recueillir la perception des membres de l’équipe. Les résultats seront discutés en équipe sous l’égide de QualiREL. L’équipe s’orientera sur la mise en œuvre de solutions. Divers outils mis à disposition par QualiREL permettront à l’équipe de mener à bien cette phase « agir ».
Les étapes secondaires du dispositif interventionnel s’articulent autour des termes « Evaluer, communiquer et capitaliser » et font partie intégrante de la démarche d’amélioration continue appliquée à la sécurité des soins.
Livrable
Les retombées potentielles du projet sont de :
- Connaître les caractéristiques des IT en secteur d’hospitalisation de médecine et chirurgie
- Définir la place des IT dans les enjeux stratégiques du travail en équipe ;
- Développer une stratégie permettant de structurer et pérenniser une démarche d’amélioration des interactions entre fonctions professionnels portant sur la gestion des IT (identifier, comprendre, agir, évaluer, communiquer)
- Mettre à disposition une méthode observationnelle adaptée au contexte français (DPM)
- Mettre à disposition un questionnaire validé en langue française permettant de recueillir la perception des professionnels sur les IT (TAA-KH-S)
- Renforcer la place de l’ensemble des structures investigatrices dans leurs missions d’accompagnement des professionnels en région.
Le protocole de recherche du projet « Impact of a Programme to Improve Interaction Among Professionals on the Management of Task Interruptions » (IMPACTT) a été publié sur la plateforme clinicaltrials sous la référence NCT03786874. Il est accessible via le lien suivant : https://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT03786874?cond=NCT03786874&draw=2&rank=1
La méthode d’observation des interruptions de tâche a a donné lieu à une première publication: Teigné D, Cazet L, Mabileau G, Terrien N. Task interruptions from the perspective of work functions: The development of an observational tool applied to inpatient hospital care in France The Team’IT tool. Nöhammer E, éditeur. PLOS ONE. 9 mars 2023;18(3):e0282721.
Les caractéristiques des interruptions de tâches sont en cours de soumission.
Modalités de participation
L’appel à participation au projet de recherche s’est clôturé fin 2018 afin de procéder au tirage au sort des équipes pour les répartir entre le groupe témoin et le groupe expérimental. 23 équipes participent au projet.
Calendrier de réalisation du projet IMPACTT :
- de mai 2019 à octobre 2019 : observations des Interruptions de tâches au sein des groupes témoin et expérimental (réalisé);
- de fin 2019 à fin 2021 : mise en oeuvre du dispositif interventionnel de gestion des interruptions de tâches au sein du groupe expérimental (réalisé);
- 2021 et 2022 : observations des interruptions de tâches au sein des 2 groupes et analyses des résultats (non réalisé du fait des crises COVID).
Documents à télécharger
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IMPACTT_Information2018